Nous ne savons pas combien de temps nous voyagerons, ni où nous irons, ni comment : tout sera construit au fur et à mesure de nos rencontres et de nos envies. Je visualise notre voyage comme une fleur : nous allons parcourir des boucles, revenant au cœur de la fleur entre chaque pétale. Ce sont donc ces boucles que nous programmerons quelques temps à l’avance. Nous avons plein d’idées de pétales de voyage, mais nous ne savons pas encore dans quel ordre nous les réaliserons. Notre vie de voyageurs semi-nomades durera peut-être 2 mois, peut-être un an, 3 ans, ou davantage ! Est-ce une simple parenthèse ou le début d’un style de vie un peu différent ?…

Nos accords
Nous avons fait un tour du monde en couple avant la naissance d’Eléa (blog Les Rodrigoux en exil), nous connaissons donc nos envies et nos limites. Ce besoin de rentrer régulièrement au bercail nous est commune : revoir notre famille, nos amis, nos montagnes, être en terre connue…

Nous sommes très heureux dans notre quotidien d’avant voyage, nous ne fuyons rien. Nous composons juste une ligne mélodique supplémentaire à notre symphonie, pour encore plus de profondeur et d’harmonie. Dans un orchestre, tous les instruments ne jouent pas tout le temps, mais leur portée reste ouverte, prête à accueillir leurs notes au moment opportun. Dans nos vies, certains instruments n’ont pas joué depuis longtemps, pourtant ils restent sur scène : ce sont les souvenirs. D’autres instruments se préparent en coulisse : ce sont nos rêves et nos projets.
Eviter la cacophonie
Pour les non-initiés, ce n’est pas toujours évident à percevoir : voyage et vacances n’ont rien à voir. Des vacances, c’est une pause dans notre quotidien. Un voyage, c’est un nouveau quotidien, avec deux fois plus de choix à faire qu’à la maison ; je parle là des voyages au long court, pour lesquels on ne peut planifier que les grandes lignes. Il faut se mettre d’accord chaque jour sur la destination, le moyen de s’y rendre, le programme de la journée, mais aussi le mode d’hébergement, où et que va-t-on manger (3 fois dans la journée). Et ces dernières questions sont encore moins légères qu’elles n’y paraissent quand on voyage en famille. Pour notre premier pétale de voyage, nous optons pour le camping-car pour alléger un peu l’organisation du quotidien.
Pour éviter la cacophonie, il faut aussi connaître et tenir compte des besoins de chacun.
Les filles ont besoin avant tout de longs temps de dessins et jeux libres. Nous les observons souvent jouer : elles inventent des histoires interminables, auxquelles elles ajoutent chaque jour des épisodes qu’elles improvisent en fonction de leur environnement. Nous emmènerons donc toujours avec nous une partie de leurs figurines (de belles figurines Schleich), des feuilles, crayons, ciseaux, colle, scotch, fil/ficelle. Et nous prévoyons de voyager lentement, sans accumuler les visites, juste en cherchant de beaux lieux avec une richesse de l’environnement qui puissent inspirer les filles.

Alexis a besoin d’indépendance et de pouvoir faire ses activités favorites, la parapente et le kite-surf. Ça tombe bien, ce sont généralement de beaux endroits. Je lui ai juste demandé de faire attention à nous en parallèle, afin que nous puissions profiter de ces moments également. Nous avons par ailleurs décidé d’ajouter une moto à l’arrière de notre camping-car, afin qu’il puisse se rendre facilement sur les décollages ou aller se boire une bière en ville, pendant que nous, les filles, puissions vaquer tranquillement à nos occupations favorites dans notre petit chez nous.
Moi, j’ai besoin de cocooning, je suis plutôt casanière… Contradictoire avec le voyage ? Ça dépend comment celui-ci est pensé. J’aime être ailleurs, découvrir d’autres contrées, d’autres peuples, d’autres façons de vivre. Mais j’ai aussi besoin de m’isoler régulièrement, de me mettre dans ma bulle pour regarder un film, pour lire et maintenant écrire. Je peux trouver mon compte aussi bien dans une chambre d’hôtel, que sur la plage ou dans le camping car. J’ai la chance d’avoir des enfants qui peuvent jouer des journées entières sans beaucoup m’interpeller, donc je peux m’isoler même si mes filles sont auprès de moi.