Voilà trois semaines qu’on est parti.
Trois semaines bien remplies, comme d’habitude en voyage.
Comme d’habitude en voyage, le temps semble s’allonger. Etrange réalité… Lorsque je regarde les photos des derniers jours, je me rends compte que l es souvenirs exceptionnels sont plus nombreux que dans une routine, peut-être est-ce la clé de l’étirement temporel. Pourtant les filles, elles, trouvent toujours les journées aussi courtes, jamais assez de temps pour jouer !
Est-ce qu’on peut s’ennuyer en voyage ? Cela peut arriver, effectivement. Quand nous étions partis, Alexis et moi pour un tour du monde de 9 mois en 2009, il nous est arrivé à une période de trouver nos journées répétitives. Passer de villes en villes avec les transports en commun, chercher une chambre, visiter la place principale puis rendre compte que les excursions intéressantes dépassaient notre budget. Mais cela n’a jamais vraiment duré car les rencontres avec d’autres voyageurs ou les locaux venaient vite rompre cette routine. Mais pour ce qui est de ce voyage, jamais nous n’avons ressenti cette sensation de vide ou d’attendre quelque chose de mieux à venir. Nous partons sur de courtes durées (entre un mois et demi et 3 mois), donc nous avons plutôt l’impression de condenser les lieux et optimiser le trajet.
Personnellement, rien ne me manque et j’aime cet équilibre entre voyage et retour en France pour travailler et voir les proches. Quand je suis en France, je n’ai pas spécialement hâte de partir, je suis juste heureuse que ce moment soit prévu. Quand je suis en voyage, je ne me languis pas de mon lit, d’une grande et longue douche ou d’espace pour cuisiner. J’aime avoir à réinventer chaque situation, à me passer d’objets ou d’habitudes et me centrer sur l’essentiel. Ce qui me tiraille parfois, c’est de ne pas pouvoir mettre en œuvre aussi facilement mes sensibilités à l’écologie : ce n’est pas simple de trouver du bio ou des produits sans emballage plastique chez son producteur préféré lorsqu’on est itinérant, ni de s’arrêter au marché quand on a un grand camping-car à garer. Pourtant, le fait de visiter le monde nous rappelle chaque jour combien il est important d’en prendre soin. Alors nous faisons notre part, à notre échelle, tel le colibri dans sa légende.
Pour certains, gérer le temps c’est anticiper, prévoir, planifier. Pour d’autres, comme nous, pas très doués en l’affaire, c’est se laisser porter, essayer de glaner quelques informations quand même pour être au courant des incontournables du pays. Pour Alexis, le temps, c’est avant tout la météo ! Pour les filles, c’est plutôt la liberté de jouer. Pour moi, c’est d’apprécier chaque instant quel qu’il soit. Par notre laxisme côté recherches touristiques sur la région, nous avons certainement manqué des lieux exceptionnels. Mais qu’importe ! Nous n’avons jamais roulé pour rouler. Nous avions toujours un but, même si parfois notre route en croisait d’autres et nous déviait de l’idée initiale… pour notre plus grand plaisir ! Notre planification tient à quelques perles, quelques sites de parapente ou kitesurf et, avec l’arrivée notre très confortable camping-car, à l’état des routes ! Ce dernier point est un vrai casse-tête. Autant vous dire que nous allons encore devoir tester d’autres compagnons de voyage !