Ce pays fait partie de nos coups de cœur, rien que ça ! Nous y reviendrons avec un véhicule plus adapté pour arpenter ses montagnes.
La côte, bordée d’une belle chaîne montagneuse, n’est pas vraiment des plus fabuleuses à cause des grosses cités balnéaires qui a ponctuent . Et le traitement des déchets, même si cela s’améliore, n’est encore pas au point. Par contre, l’aménagement de longues promenades piétonnes sur des kilomètres ont ravi nos deux apprenties cyclistes : nous pouvions faire plus de 10km dans la journée dans la bonne humeur. Pas mal pour Luna qui n’a osé se lancer seule sur son vélo qu’un mois auparavant (merci Mélène) ! Nous y étions en octobre et j’imagine, vu les infrastructures, que ce doit être plus compliqué de se frayer un chemin en plein été.
Les Bouches du Kotor sont vraiment belles. A cet endroit, le tourisme organisé bat son plein : les ferries peuvent accoster et les bus panoramiques font leur ballet. Mais il est vrai que cette route qui borde la baie, surplombée par de splendides montagnes qui glissent à pic dans l’eau, nous a subjugués. Les ruelles pavées et le chemin qui gravit la falaise sur laquelle est adossée la vieille ville de Kotor nous plonge dans un autre temps.
Mais, nous, ce qui nous a réellement conquis dans ce pays, c’est l’accueil des gens. Nous avons eu « la chance » de tomber en panne (jante défectueuse qui a mis 5 jours pour être changée). Nous sommes donc restés coincés à Igalo. La premier jour, sur un parking de routiers, sans un mot d’anglais, ils se sont décarcassés pour nous comprendre et tenter de réparer notre roue : trouver un cric poids lourd et des outils adaptés, emmener la roue en voiture pour la regonfler, faire une soudure au niveau de la jante, passer des coups de téléphone pour contacter des garagistes… ils ont donné 2h de leur dimanche pour nous, et pourtant, le jeune chauffeur de bus, le plus acharné de la bande, a refusé un billet de 5€ qu’Alexis lui glissait dans une poignée de main !
Le lendemain, mon homme s’est joint à une partie de frisbee aquatique et a sympathisé avec Muro. Parlant anglais, il nous a beaucoup aidé en faisant l’intermédiaire avec le garage local trouvé par notre assistance. Nous l’avons invité avec sa famille à manger au camping-car pour leur plus grand bonheur : une parenthèse d’aventure à 200m de chez eux, comme ils nous l’ont dit. Et les enfants ont bien joué entre eux, leurs rires n’ayant pas la barrière de la langue !
Muro nous a dit que les habitants de la côte étaient d’un naturel plus froid que ceux des montagnes (il est originaire des terres !). Et même si nous n’avons fait qu’une petite incursion de quelques kilomètres dans un village niché au cœur des falaises derrière la ville de Bar, nous avons pu le vérifier ! Nous avons trouvé un endroit parfait pour nous garer juste avant que la route ne devienne trop cabossée (ouf, car ce n’était pas gagné). Quelques voitures passaient en nous faisant un petit signe ou en donnant un coup de klaxon amical. La première à laquelle nous avons répondu s’est arrêtée avec un Monsieur, très gentil, qui nous a expliqué sa région. Peu après son départ, le son familier d’une clochette dans la pénombre du chemin fait ouvrir les paris sur l’animal qui la porte… Il s’agit d’une belle vache accompagnée par une dame. Alex et les filles décident de faire un bout de route avec elles, et mon homme, en grand seigneur (une fois n’est pas coutume ;-p), lui porte son seau. Je les attends finalement une heure en préparant notre repas : ils se sont fait invités par une famille du village pour boire un coup et rentrent chargés d’un sac de grenades et de concombres du jardin. Le lendemain matin, nous rejoignions un troupeau de chèvres que le berger fait dévier de leur trajectoire pour passer aux pieds des filles, ravies ! Puis repasse la dame et la vache que nous accompagnons jusqu’à son champ. Alexis est monté voler : une voiture d’un autre âge le prend en stop, pourtant déjà bien chargée d’une famille fort sympathique ! Dernier éclat de rire : deux ânes nous passent devant, juchés à l’arrière d’une camionnette, oreilles au vent ! En redescendant, nous échangeons de grands signes avec la famille aux grenadiers ! Toutes ces rencontres, joyeuses et éphémères, en moins de 24h !
Et pour ne rien gâcher, les prix de la nourriture locale sont bas, les spécialités culinaires délicieuses, les routes de la côte correctes, les automobilistes patients et respectueux, les gens de la ville beaux et apprêtés.